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bienvenue sur mon blog accueil la rose-the créé par solemio le 09 oct 2009 | dans : poèmes , thã©ophile gautier la plus délicate des roses est, à coup sûr, la rose-thé. son bouton aux feuilles mi-closes de carmin à peine est teinté. . on dirait une rose blanche qu’aurait fait rougir de pudeur, en la lutinant sur la branche, un papillon trop plein d’ardeur. . son tissu rose et diaphane de la chair a le velouté ; auprès, tout incarnat se fane ou prend de la vulgarité. . comme un teint aristocratique noircit les fronts bruns de soleil, de ses soeurs elle rend rustique le coloris chaud et vermeil. . mais, si votre main qui s’en joue, a quelque bal, pour son parfum, la rapproche de votre joue, son frais éclat devient commun. . il n’est pas de rose assez tendre sur la palette du printemps, madame, pour oser prétendre lutter contre vos dix-sept ans. . la peau vaut mieux que le pétale, et le sang pur d’un noble coeur qui sur la jeunesse s’étale, de tous les roses est vainqueur ! . théophile gautier (1811-1872) 2 commentaires » -- l’ amour créé par solemio le 28 mai 2009 | dans : khalil gibran , poèmes quand l’amour vous fait signe, suivez le. bien que ses voies soient dures et rudes. et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. et quand il vous parle, croyez en lui. bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins. car de même que l’amour vous couronne, il doit vous crucifier. de même qu’il vous fait croître, il vous élague. de même qu’il s’élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil, ainsi il descendra jusqu’à vos racines et secouera leur emprise à la terre. comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui. il vous bat pour vous mettre à nu. il vous tamise pour vous libérer de votre écorce. il vous broie jusqu’à la blancheur. il vous pétrit jusqu’à vous rendre souple. et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de dieu. toutes ces choses, l’amour l’accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la vie. mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l’amour et le plaisir de l’amour. alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l’amour vous moissonne, pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes. l’amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même. l’amour ne possède pas, ni ne veut être possédé. car l’amour suffit à l’amour. quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, « dieu est dans mon cœur », mais plutôt, « je suis dans le cœur de dieu ». et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l’amour car l’amour, s’il vous en trouve digne, dirige votre cours. l’amour n’a d’autre désir que de s’accomplir. mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu’ils soient ainsi : fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit. connaître la douleur de trop de tendresse. etre blessé par votre propre compréhension de l’amour ; et en saigner volontiers et dans la joie. se réveiller à l’aube avec un cœur prêt à s’envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d’amour ; se reposer au milieu du jour et méditer sur l’extase de l’amour ; retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ; et alors s’endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres. khalil gibran ( 1883 – 1931 ) pas de commentaires » -- la nuit dans l’île créé par solemio le 12 mai 2009 | dans : pablo neruda , poèmes toute la nuit j’ai dormi avec toi près de la mer, dans l’île. sauvage et douce tu étais entre le plaisir et le sommeil, entre le feu et l’eau. . très tard peut-être nos sommeils se sont-ils unis par le sommet ou par le fond, là-haut comme des branches agitées par le même vent, en bas comme rouges racines se touchant. . peut-être ton sommeil s’est il aussi dépris du mien et sur la mer et sur sa nuit m’a-t-il cherché comme avant toi et moi, quand tu n’existais pas encore, quand sans t’apercevoir je naviguais de ton côté et que tes yeux cherchaient ce qu’aujourd’hui - pain, vin, amour, colère - je t’offre à pleines mains à toi, la coupe qui attendait de recevoir les présents de ma vie. . j’ai dormi avec toi toute la nuit alors que la terre en sa nuit tournait avec ses vivants et ses morts, et lorsque je me réveillais soudain, par l’ombre environné, mon bras te prenait par la taille. la nuit ni le sommeil n’ont pu nous séparer. . j’ai dormi avec toi et ta bouche, au réveil, sortie de ton sommeil m’a donné la saveur de terre, d’algues, d’onde marine, qui s’abrite au fond de ta vie. alors j’ai reçu ton baiser que l’aurore mouillait comme s’il m’arrivait de cette mer qui nous entoure. . pablo neruda – ( 1904 – 1973 ) ( les vers du capitaine ) pas de commentaires » -- je suis venu vers toi….. ( elsa ) créé par solemio le 22 avr 2009 | dans : louis aragon , poèmes je suis venu vers toi comme va le fleuve à la mer j’ai sacrifié d’un coup mon cours et mes montagnes j’ai quitté tout pour toi mes amis mon enfance chaque goutte d’eau de ma vie a pris le sel de ton immensité ton soleil a dissipé mon folklore tu règnes sur mon sang mon rêves mes démences je t’ai donné ma mémoire comme une boucle de cheveux je ne dors plus que dans tes neiges j’ai débordé mon lit chassé mes fées marraines j’ai renoncé depuis longtemps à mes légendes où sont rimbaud cros et ducasse valmore qui pleure à minuit la corde nerval a cassé et la balle qui traverse lermontov a passé par mon coeur divisé par tes pas dispersé par ton geste comme un grand vent amoureux d’une forêt je suis la poussière qu’on chasse au matin de la maison et qui revient patiente invisiblement tout le long du jour le lierre qui croit sans qu’on le remarque jusqu’à ce qu’on le mutile dans sa fidélité je suis la pierre usée à force que tu passes la chaise qui t’attend à l’endroit familier la vitre où ton front brûle à regarder le vide le roman de deux sous qui ne parle qu’à toi une lettre ouverte publiée avant d’être lue la phrase interrompue à qui revenir est sans importance le frémissement des chambres traversées le parfum derrière toi que tu laisses et quand tu sors je suis malheureux comme ton miroir . louis aragon . » eh bien, je vous le dis, au-delà de ce qui est l’évidence et peut paraître indécent dans la poésie par laquelle je m’adresse à elsa, je parle d’elle, je parle pour elle, cette poésie entre nous a des prolongements autres, et je ne ferai rien pour qu’on les découvre. » dans aragon parle ( entretien avec dominique arban ) . 1 commentaire » -- savez-vous pas… créé par solemio le 09 avr 2009 | dans : louis bouilhet , poèmes savez-vous pas quelque douce retraite, au fond des bois, un lac au flot vermeil, où des palmiers la grande feuille arrête les bruits du monde et les traits du soleil - oh ! je voudrais, loin de nos vieilles villes, par la savane aux ondoyants cheveux, suivre, en rêvant, les écureuils agiles, et voir sauter, sur les branches mobiles, l’ara de pourpre et les bengalis bleus ! . savez-vous pas, sur les plages lointaines où n’ont jamais passé les matelots, une île heureuse aux suaves haleines, bouquet de fleurs effeuillé sur les flots ? - oh ! je voudrais, seul avec ma pensée, jetant au vent la poussière des jours, sentir mon âme aux vagues balancée, et m’endormir sur l’onde cadencée comme un enfant que l’on berce toujours ! . savez-vous pas, loin de la froide terre, là-haut ! là-haut ! dans les plis du ciel bleu, un astre d’or, un monde solitaire roulant en paix sous le souffle de dieu ? - oh ! je voudrais une planète blonde, des cieux nouveaux, d’étranges régions, où l’on entend, ainsi qu’un vent sur l’onde, glisser la nuit, sous la voûte profonde, le char brillant de constellations ! . où fuir ? où fuir ? par les routes hum